A Humanist Ahead of His Time
by Pierre Jan
Orillia (Ontario) 2019, and Trent University (Ontario) 2022
At a time of new views on world history, the Ontario municipality, as well as Trent University, wish to remove the Champlain monument—in the name of Samuel de Champlain’s participation in the colonization of the Indigenous peoples of North America. It will not be removed, and for good reasons that its detractors do not remember!
Champlain was a modern man, the very opposite of the British colonizers and the Spanish conquistadors. His wish was neither to exclude [the Indigenous] nor to enslave them. He had no wish to confine them, or even to keep them at a distance. On the contrary, he wanted to include them, so that Europeans and North Americans would live together in peace.
“Champlain was a man of peace,” Jeff Monague, chief of the Beausoleil First Nation (in Ontario), observes, “and the Anishinaabeg traded with him. Champlain adopted their procedures. He recognized their land and asked for permission to cross it.”
Moreover, he adds, “the statue of Champlain, in which Aboriginal peoples are placed as subordinates at his feet,” is a colonialist vision dating to the early 20th century. It would have scandalized Champlain himself. Even more than the entrepreneur’s voyages, it is his philosophy that we should all remember. This brilliant navigator who made 27 voyages across the Atlantic, without losing a single ship, was a great explorer who traveled through six present-day Canadian provinces and five U.S. states; a great geographer, a cartographer, and even a botanist.
“This man had a dream: to make the world better. As a child, he grew up in a country torn by religious warsl. In an era of murderous sectarianism, he became religiously tolerant. In a world of cruelty and violence, he dreamed of humanity and peace. This affable man, who loved good food, drink, good company, and cheerful conversation, sincerely and honestly enjoyed the company of others, native or French, and they enjoyed being in his company.”
“Our sons will marry your daughters,” he declared to the “Natives,” as they are called today. “We will form one nation together.” Champlain was alone, at that time, in wanting to create a truly new world in America, a world of mixed ethnicities, of blended cultures, a world of hope and ideas.
In Honfleur, his rediscovery dates back to the 19th-century historian of the city Charles Bréard. Since then, the city has always paid tribute to the founder of Quebec City, the discoverer of Lake Champlain, the general of the fleet, the director of the Company of 100 Associates, the legislator and the supreme judge in these installations in New France. It placed plaques on the Lieutenancy (in 1899 and 2008), named a road after him (1964), erected his bust (1983), and gave his name to a park (2012). All are traces of the esteem that Honfleur bears for the man who departed from our port eight times for New France and for the Honfleur sailors who accompanied him on those long and dangerous voyages. In the same spirit, residents of Honfleur and Burlington (Vermont) have joined together in a partnership based on respect and knowledge.
Quite rightly, David Hackett Fischer, professor at Brandeis University, has written: “New France was not a failure. On the contrary, it was a tremendous success, a unique lesson in life, of which there is no other example in all of American history.”
Let us remember this philosophy of understanding, respect, and sharing that Samuel de Champlain still inspires us in the 21st century. He is the humanist that Honfleurais, Québécois, Natives (Hurons, Montagnais, and Algonquins), Ontarians, and Vermonters still celebrate during their visits, and in this troubled and agitated world, do they not have the same dream as Champlain?
This article originally appeared in French in Bulletin d’informations municipales de Honfleur, no. 45, spring 2023. Translated by Janet Biehl.
The original French version:
Samuel de Champlain, un humaniste avant l’heure
Orillia (Ontario) 2019, Trent University (Ontario) 2022 : à l’heure des regards nouveaux sur l’histoire du monde, la commune ontarienne, tout comme l’université Trent, souhaite retirer le monument Champlain … au nom de la participation de Samuel de Champlain a l’entreprise de colonisation des peuples autochtones de l’Amérique du Nord. II n’en sera rien … et pour cause ses détracteurs ne se souviennent pas !
Champlain est un homme moderne, aux antipodes des colons britanniques ou des conquistadors espagnols. II ne veut ni exclure ni asservir, ni parquer ni tenir à distance, ii veut, au contraire, inclure, faire vivre ensemble et en paix Européens et Nord-Américains. Jeff Monague, chef de la première Nation Beausoleil (Ontario), se souvient :
« Champlain fut un homme de paix et les Anishnaabeg commerçaient avec lui. Champlain a repris leur protocole, il a reconnu leur terre et a demandé la permission de la traverser. »
II ajoute : « La statue de Champlain avec, à ses pieds, les peuples autochtones placés tels des subalternes » est une vision colonialiste du début du 20e siècle, qui aurait scandalise Champlain lui-même. Plus que ces voyages, c’est la philosophie de cet entrepreneur dont nous devrions tous nous souvenir. Ce brillant navigateur qui fit 27 voyages à travers l’Atlantique, sans perdre un navire, fut un grand explorateur qui parcourut six provinces canadiennes actuelles et cinq états des USA ; un grand géographe cartographe et même un botaniste.
« Cet homme avait un rêve : rendre le monde meilleur. Lui qui, dans son enfance, dans sa jeunesse, avait grandi dans un pays déchiré par les guerres de religion est devenu religieusement tolérant a une époque de sectarisme meurtrier. II rêva d’humanité et de paix dans un monde de cruauté et de violence. Cet homme affable, aimant la bonne chère, la boisson, la bonne compagnie et les conversations joyeuses se réjouissait sincèrement et honnêtement de la compagnie des autres, autochtones ou français, et ceux-ci se réjouissaient d’être en sa compagnie.
« Nos fils épouseront vos filles », déclara-t-il aux « Natifs » tels qu’on les nomme aujourd’hui. « Nous formerons ensemble une même Nation. » Champlain est le seul, à cette époque, à vouloir créer véritablement un nouveau monde en Amérique, un monde de mixité des ethnies, de mélange des cultures, un monde d’espoir et d’idées.
À Honfleur, sa redécouverte remonte au 19e siècle sous l’impulsion de Charles Bréard, historien de Honfleur. Depuis cette date, la cité a toujours rendu hommage au fondateur de la ville de Québec, au découvreur du Lac Champlain, au général de la flotte, au directeur de la compagnie des 100 Associés, au legislateur et au juge suprême en ces installations en Nouvelle France ; pose de plaque le long de la Lieutenance (1899 et 2008), dénomination d’une route (1964), pose d’un buste (1983), et dénomination d’un parc (2012) sont tout autant de traces de l’estime que porte Honfleur à celui qui quitta 8 fois notre port vers la Nouvelle France et aux marins Honfleurais qui l’accompagnèrent dans ces longs et dangereux périples. Dans le même esprit, les habitants de Honfleur et de Burlington (Vermont – USA) se sont associés dans un partenariat basé sur le respect et la connaissance.
A juste titre, David Hackett Fischer, professeur à l’Université Brandeis (Massachussetts), écrit : « La Nouvelle France n’a pas été un échec bien au contraire, c’est une formidable réussite, une leçon de vie unique dont on n’a pas d’autre exemple dans toute l’histoire de l’Amérique. »
Souvenons-nous de cette philosophie de la compréhension, du respect et du partage que nous inspire encore au 21e siècle Samuel de Champlain. C’est encore cet humaniste que Honfleurais, Québécois, Natifs (Hurons, Montagnais ou Algonquins), Ontariens ou Vermontais célèbrent lors de leur visite et tous, en ce monde troublé et agité, n’ont-ils pas le même rêve que Champlain ?
Bulletin d’informations municipales de Honfleur, no. 45, spring 2023